La frontière est de plus en plus ténue entre e-commerce et boutique physique

2 2015
Publié par Denis Tanneux

Elia Consulting et IPSOS ont réalisé une enquête sur l’évolution des modes de consommation des Français afin de mesurer l’importance de l’hybridation du commerce, à savoir le croisement entre le commerce en ligne et les points de vente physiques.

Les Français font leurs achats sur Internet pour trois raisons principales : le prix d’abord, la praticité ensuite et le choix. En revanche, ils achètent en points de vente physiques parce qu’ils ont la possibilité de toucher ou de tester le produit, de l’avoir immédiatement et de le retourner s’il ne leur convient pas.

Sauf qu’aujourd’hui, lors de leur parcours d’achat, les consommateurs ont tendance à gommer les frontières entre e-commerce et magasins. Ils optent de plus en plus pour un parcours « hybride », slalomant sans cesse entre les bénéfices du web et les avantages du point de vente. Ainsi, 54% des consommateurs préfèrent d’abord se renseigner sur Internet, 60% utilisent également le Web pour faire des simulations et choisir le produit, 55% pour localiser un point de vente et 60% se rendent en magasins pour concrétiser l’étape de l’achat.

Tous les secteurs ne sont toutefois pas égaux face à ce commerce hybride. Le secteur le plus concerné par ce slalom est celui de la banque-assurance : entre la prise de renseignement (pour 59% en agence) et l’achat du produit (pour 74% en agence), 70% des sondés vont sur Internet (contre 30% en agence) pour faire des tests et des simulations.

Pour les produits électroniques ou culturels, le parcours est initié sur Internet (pour 63% des consommateurs), continue en ligne (64% des consommateurs y font le choix du produit), mais se termine le plus souvent en magasin (dans 55% des cas).

Pour tous les produits touristiques, le parcours du client est majoritairement digital (l’ensemble des étapes du parcours de décision et d’achat d’un voyage font majoritairement appel au digital), mais pour les vêtements et cosmétiques le magasin reste privilégié (l’ensemble des étapes du parcours de décision et d’achat de cosmétiques se font majoritairement en magasin).

« Les enseignes traditionnelles doivent impérativement s’appuyer sur les nouvelles technologies pour réenchanter le point de vente, explique Jean-Philippe Poisson, associé chez Elia Consulting. Seulement 6% des consommateurs mettent aujourd’hui le plaisir comme première motivation de la fréquentation des points de vente physiques, là où la sortie au centre commercial le samedi après-midi était la norme il y a quelques années ».

In fine, les acteurs de la distribution doivent absolument s’appuyer sur la complémentarité entre les canaux physique et digital afin de répondre aux attentes de disponibilité du consommateur d’aujourd’hui. L’étude confirme, en effet, que 68% des consommateurs jugent « important » ou « essentiel » d’accéder en ligne aux stocks de la marque, et que 57% estiment « important » ou « essentiel » de pouvoir récupérer un achat effectué sur internet en 1h dans le magasin de leur choix.

 

Photo DR : Octave, l’ERP de gestion commercial intégrant nativement une solution e-commerce et reliant, ici, le magasin et le site de la société Pepin de pomme. Source : itrnews.com